Je n’ai pu te dire au revoir une dernière fois,
toucher ton cercueil,
faire mon deuil,
de mon monde, suivre les lois.
Je n’ai pu chercher le réconfort,
et pleurer dans d’autres bras.
J’ai manqué de chaleur humaine,
à ne plus avoir le choix que de plonger dans la mienne.
J’ai dû me mettre en retrait,
voir défiler les heures m’éloignant de toi.
Cette souffrance-là,
Je l’ai vécue de plein fouet.
J’ai vu que tout pouvait se vivre en gratitude,
quand l’heure sonne.
Que personne n’échappe à cette solitude,
que la solitude n’échappe à personne.
J’ai réalisé que ma souffrance me reliait à toi,
et qu’il y avait une autre voie.
Je t’ai senti sous ma main et tout autour de moi,
j’ai plongé là où tu étais, au cœur d’un je ne sais quoi.
Un je ne sais pas, impensable,
qui a chassé toute épreuve et m’a ravi le cœur.
Comment expliquer l’inexplicable ?
Que de la vie, il n’y a pas d’erreurs.
J’ai laissé ce frémissement de l’âme
parcourir mon corps.
J’ai laissé ce « pourquoi pas » si fort
s’installer sans blâme,
se frayer un chemin dans mes vérités établies,
se déposer sans jugement et sans préavis.
Ce qui semblait au-dehors
pénétrait comme une vague d’or.
Emportant sur son passage
l’écume des histoires même les plus sages.
Ne restait que cela, au-delà des armes,
juste un frémissement de l’âme.
Un panel de directions
d’un même mouvement en action.
Un panel de potentiels
d’une même nature éternelle.
J’ai laissé le courant se déployer,
j’ai enfin pris la totalité.
J’ai laissé tout remonter,
même la vase cachée semblant impacter et troubler.
J’en ai vu chaque petit détail,
comme des merveilleuses petites failles,
scintiller en miroir,
et éclairer les mémoires.
Je les ai pris en compte avec foi
pour toi et pour moi,
comme des trésors cachés
nous rendant notre liberté.
J’ai su que nous étions
tous deux au diapason.
L’un et l’autre nous éclairant,
l’un dans l’autre nous guidant.
Tu étais en haut, j’étais en bas.
Dans ce rapprochement de l’âme,
le haut a pénétré le bas,
révélant l’éternelle flamme.