Texte – Retour de flammes

J’apprends à me prendre tel que je suis,
Non pas que je m’aime ainsi,
Juste parce que la vie se vit, ici, en soi.

J’apprends à comprendre,
Ce pourquoi je ne m’aimais pas, ce qui me gênait,
Me perturbait, m’horrifiait.

J’apprends à me rencontrer,
J’ai réalisé que tout ce que je rejetais s’amplifiait,
que ce que j’englobais et embrassais se détendait.

J’apprends à aimer,
mes gênes, mes désamours de moi-même,
car ils me permettent cette rencontre pleine.

Je me remercie de cette non sur-adaptabilité,
je me remercie de tant de colère, de feu sacré,
sans cela comment me rencontrer profondément.

Texte – J’honore ma terre

J’honore ma terre…
Non pas celle des idéaux de mes ancêtres
pourvue de non-rendus et de retenues
Non pas celle de mes futurs
pourvue d’attentes et de « bien rendus »
où les mots et leur sens ont davantage de valeur
que l’évidence qui danse dans mon corps et mon coeur

J’honore ma terre…
Ici, juste ici
La matière qui me fait tenir debout
devant tout
La matière qui tisse le lien à vous
Le matériau brute, neutre
dénué de propos
libéré de ses enclos

J’honore ma terre…
Non pas comme un bon petit soldat
loyal à ses paires
et conformiste hors pair
J’honore ma terre
en m’accueillant
autant dans la misère
que dans la lumière

Il n’y a rien de plus
que ce flux
qui me traverse
Rien de plus goûteux
que ce chant d’adieux
aux mesquineries de la rêverie
et du temps des pseudos oublis

J’honore ma terre
pour que plus rien ne m’échappe
Même si pour cela, tout sens
s’en échappe
J’honore ma terre
car dans tous les sens
je me sens vivant

Je réalise qu’aucune issue
qu’aucun rejet de moi
peut me faire m’aimer davantage !
Je suis condamné à m’aimer en totalité
À rire de tant d’années
de tant d’opportunités

J’honore ma terre…
Celle qui laisse être le rejet
pour réaliser que l’amour se cache derrière
Celle qui n’a aucun déchet
et se réapproprie chaque particule
puis les dissout dans sa plénitude

J’honore ma terre…
Non pas à un mètre devant moi, mais juste là
dans ce qui m’anime ici et maintenant
changeant et mouvant
reflétant éternellement
l’alliance des mouvements

J’honore le vivant, le vibrant,
le perturbant même !
ce qui me ramène
inlassablement au silence
à la quiétude de l’être
Là où tout peut être
ou ne pas être
Là où tout est possible
même être présent à l’absence
Où rien n’est retenu
conservé ou mis sous cloche
Là où même si je me sens moche,
l’évidence de l’instant me montre la ricoche.

Alors je coche
je valide encore…
Je coche et décoche
Je crée aussi bien que je rends
Je déjoue
aussi bien que je joue
Même l’ennui
devient un ami
Sans lui comment avancer aussi vite

J’honore ma terre…
Là où la justesse de l’instant
n’est plus le fruit du hasard
Juste un point de regard
dans ce grand miroir transparent
Juste un ressenti
dans ma terre infinie
où chaque sens
est Un en essence

J’honore ma terre …
Je ne fuis plus le mouvement
je suis tous les mouvements
J’honore ta terre…
et te laisse libre d’exprimer
tes nouveaux né
tes cristaux à recycler
J’honore nos terres…
nos partages éphémères
Ce qui nous lie l’espace d’un temps
dans le miroir de l’instant
et qui se délie l’instant d’après
quand le lien est fait…

Texte – Briser et recréer l’éternité

Il y a une extension de soi
Qui se donne à l’autre
Une extension d’amour
Au bon plaisir de l’autre
Une extension qui peut se briser
Passant de la solidité
À l’effritement le plus total
Vécu comme une nécessité
Ou à l’inverse comme le plus grand mal

Cette part d’amour est si généreuse
Qu’elle emporte avec elle la donneuse
Se voyant ainsi sombrer
Dans les méandres de l’immensité
Pourtant, oh oui pourtant
C’est à la fois un cadeau détonnant
Une liberté telle
Qu’elle goûte l’originel 

Cette extension de soi
Quand elle n’a plus à être là
Permet rien que par elle
Un retour à l’essentiel

Reste la douleur
De l’abandon de tant de coeur
Tout ce qui a été aimé
Se rend dans la souffrance d’un corps consumé
Il y a aussi
Et c’est la toute la magie
La joie d’une liberté retrouvée
Et d’une aventure à recréer

Ce qui se rend n’est plus utile
Sans pour autant être futile
Dans la gratitude de ce qui a été vécu
Se transmet la force crue
Permettant au corps sa métamorphose
Le libérant de trop de doses

Trop d’amour
À s’oublier
Trop d’amour
À s’identifier
Trop d’amour
À surjouer
Trop d’amour
À déjouer

Tel est le jeu
de l’amour
Un jeu de rôles
Un drôle de jeu
Il faut être fou
Pour endosser tant de feu
Des énergies
À se sentir infini

Briser et recréer
L’éternité

Texte – La courbe de l’aventure

Être aimé, sur quoi reviens-tu dis moi ?
Tu te sens passer à autre chose et tu regardes l’ancien comme une vérité…
Vouloir te maintenir comme avant et continuer à évoluer, cela ressemble à une ligne droite et non un cercle. Or tout est cyclique.
L’ascension de ta ligne droite, tel un sommet à gravir, de plus en plus haut, de plus en plus loin, ne fait qu’allonger la descente inévitable que tu redoutes déjà.
Ne vois-tu pas que cette courbure n’est en rien une fragilité mais seulement une métamorphose.
Ne vois-tu pas que tu te courbes pour ton évolution et ta transformation ? Juste un mouvement qui te fait avancer, comme de merveilleux battements d’ailes.
Des courbes à l’image de mains en coupe prêtes à recevoir ce qui est cher en ton cœur : la nourriture de ton âme, la joie d’être aligné avec ce qui est présent en toi, déjà complet.
D’où vient ce besoin de l’ancien, regarde en toi, est-ce que je te l’ai demandé ? ou te le demandes-tu à toi-même ?

Que se passe-t-il à ce moment-là précisément en toi ?
Ce moment où tu commences à te transformer en un superbe papillon et que tu regardes les autres chenilles comme si tu n’étais plus capable, comme si tu étais lésé, dépouillé, volé, comme si tu avais perdu quelque chose. Ressentant alors une douleur vive à passer à autre chose, un peu comme cette phrase d’enfant, te souviens-tu : « qui va à la chasse perd sa place » ?
Une place semblant perdue que tu vis dans la douleur de l’appropriation d’un autre et dans le mal-être de ton douloureux changement d’état.

Tu es un aventurier, Être aimé, et à la fois l’aventure te définit dans un espace-temps impermanent, une définition illusoire au regard de la métamorphose.
Redevenir vide et neutre pour de nouvelles aventures te ferait-il peur ?
Te sens-tu léser de devenir un papillon ?
Le papillon en toi encore fragile de ses nouvelles ailes, espère revoir la maîtrise de ramper ? Tu rêves à tes années merveilleuses de « bon rampeur » ou ta capacité de devenir encore un « meilleur rampeur », être le « plus merveilleux rampeur » que la terre connaisse….
Mais n’oublie pas ceci, ce n’est pas la chenille dont tu es amoureux. Tu es amoureux de ton confort et de ton savoir « connu » du moment, même si celui-ci ne te convient plus vraiment.

Je ne te courberai pas, Être aimé, j’attendrai patiemment ton retour dans « l’Un-connu ». Je prendrai même le mauvais rôle attribué à cause de cette sensation de courbure forcée, qui n’est autre que la résistance à ton changement d’état déjà là en toi.
Être aimé, je me ferai terre, je me ferai eau pour t’accompagner à chaque pas en attendant le moment où tu t’abandonneras à ta transformation.
Je me ferai vent pour dissiper tous les changements d’état et révéler ton éclat.
Chaque courbure te polira et révélera l’éclat du diamant que tu es.
Chaque transformation te ramènera de plus en plus au cœur de toi-même, là où je suis, pur mouvement.

Texte et mélodie – Vivre alors

Debout
face à mes remous,
je goûte le tout
sans tabou.
Je vois
en l’autre mes émois,
même si ça m’plait pas, je m’rencontre par là.

Vivre alors sans tord…
Vivre encore plus fort.

Observer
ce qui est touché,
en soi, remonté,
être éclairé.
Résonances
sur le corps de souffrance,
guettant la présence sans distance.

Vivre alors sans tord…
Vivre encore plus fort.

Je goûte
la grâce du doute,
ce qui me déroute
ouvrir ma route.
Et pleure
en laissant mon cœur
arroser les fleurs de l’intérieur.

Vivre alors sans tord…
Vivre encore plus fort.

Confiance
en mes impuissances,
m’ouvrir à l’essence
de qui je suis vraiment.
Dévoiler
les beautés cachées,
l’amour déguisé s’expérimenter.

Vivre alors sans tord…
Vivre encore plus fort.

 

Texte – L’humaine au teint porcelaine

L’humaine au teint porcelaine,
Sensible à la lumière
Et pourtant attirée par elle,
Fut sur le point de laisser des traces
Sur sa peau vierge et nue.

L’humaine se brûla les ailes,
Sentant alors sa part solaire
D’ange condamnée dans les profondeurs,
À vivre à la lueur du cierge.

En suivant les pas de l’inconnu,
Elle appris à aimer l’ombre et le doute,
À utiliser ses ailes en nageoires
Et s’orienter en eaux troubles.
Elle vit la beauté de l’ange déchu.

Elle relia le ciel et la terre.
Fit un pont de lumière,
Entre ses cœurs d’étoiles et de pierres.
Elle les laissa face à face se plaire
Et vit le nectar de son plein vécu.
Ainsi dit-elle je suis reine.

L’humaine au teint porcelaine,
Se brisa en mille éclats
Et révéla ses failles
À la lueur de son cœur uni et ému.

Elle sentit toutes les craquelures
S’ouvrir et éclore.
Elle en goûta chaque fêlure,
Comme un mets d’honneur.
Les accueillit dans la gratitude
Et les transforma en âmes sœurs.

Elle remercia toutes ses parts,
Pardonna son désespoir,
Gratifia sa condamnation
De l’avoir hissé au diapason
D’un équilibre où elle ne vit plus
ni le ciel ni la terre,
Ni le sombre ni le clair,
Mais le subtil mariage
De l’éphémère…

Texte et mélodie – Là

Je suis là
juste là
Si près de toi
que tu ne me vois pas
En toi
là où tu ne me cherches pas

Regarde là
où ça ne brasse pas
Laisse le climat
s’agiter en toi
Observe là
où ça ne bouge pas

où ça traversera

Entends ma voix
entends-moi
Arrête-toi
et entends-toi
Ne te fuis pas
ne combats pas
Sans mots dire
le ciel peut s’éclaircir

Là…

Dépose là
tous tes bagages
Lâche lâche
tes ouvrages
Fais de l’espace
et libère le mirage
Fais de la place
dans ton pays »âge »

Ose être toi
ici et maintenant
Ose être là
sans celui d’avant
Abandonne-toi
à ta destinée
Distance-toi
de tes pensées

Là…

Entends entends
le murmure de l’âme
Et entre sans
les armes
Viens te déposer
te recentrer
Viens te reposer
être aimé

Ressens ressens
la divine flamme
Pressens, présent
nul drame
Tant aimé
qu’aussitôt pardonné
Rejoins rejoins
ta liberté

Là…

I am…

 

Texte et mélodie – Tous les sens en éveil

En quête d’Essence
je suis l’élan
qui coule dans mes veines.
Je sens la puissance
d’un cœur résilient
brisant ses chaînes.

Tous mes sens en éveil. Ainsi, merci.
Tous les sens se révèlent et s’unifient.

J’entre dans la danse
j’englobe les mouvements
j’observe la scène.
Je suis mes guidances
par mon corps simplement
une écoute pleine.

Tous les sens en éveil. Ainsi, merci.
Tous les sens se révèlent et s’unifient.

Doucement j’avance
dans mes retranchements
j’aspire à « moi-m’aime ».
J’écoute le silence
sans même un jugement
je lis ma quotidienne.

Tous les sens en éveil. Ainsi, merci.
Toute l’essence se révèle et unifie.

La voie de l’évidence
m’apparaît plus clairement
sans que je ne comprenne.
Je vis la distance
des histoires d’avant
sans qu’elles ne se maintiennent.

Tous les sens en éveil. Ainsi, merci.
Tous les sens se réveillent. Éclosion infinie.

Nulle question de chance
seulement un dépouillement
une bouffée d’oxygène.
Ressentir la vivance
circuler librement
une joie diluvienne.

Tous les sens en éveil. Ainsi, merci.
Toute l’essence se réveille. Éclosions infinies.

 

Texte et mélodie – Il y a

Il y a des mouvements qui apparaissent en moi
il y a toutes sortes de climat
et moi je suis toujours là

Idées noires… et ça disparaît
lueur d’espoir… et ça disparaît
nuages gris… et ça disparaît
regard attendri… et ça disparaît aussi

Il y a des mouvements qui apparaissent en moi
il y a toutes sortes de climat
et moi je suis toujours là

Échappée belle… et ça disparaît
précieuse étincelle… et ça disparaît
dur labeur… et ça disparaît
nage de bonheur.. et ça disparaît, à la bonne heure

Il y a des mouvements qui apparaissent en moi
il y a toutes sortes de climat
et moi je suis toujours là

Cœur lourd… et ça disparaît
chant d’amour… et ça disparaît
peur bleue.. et ça disparaît
plaisir des yeux.. et ça disparaît comme du feu

Il y a des idées surnommées « moi »
il y a aussi des sentis « moi »
dans cela qui est toujours là

Dans cela
dans cela, il y a

 

Texte – Au-delà de la séparation physique, te retrouver

Je n’ai pu te dire au revoir une dernière fois,
toucher ton cercueil,
faire mon deuil,
de mon monde, suivre les lois.

Je n’ai pu chercher le réconfort,
et pleurer dans d’autres bras.
J’ai manqué de chaleur humaine,
à ne plus avoir le choix que de plonger dans la mienne.

J’ai dû me mettre en retrait,
voir défiler les heures m’éloignant de toi.
Cette souffrance-là,
Je l’ai vécue de plein fouet.

J’ai vu que tout pouvait se vivre en gratitude,
quand l’heure sonne.
Que personne n’échappe à cette solitude,
que la solitude n’échappe à personne.

J’ai réalisé que ma souffrance me reliait à toi,
et qu’il y avait une autre voie.
Je t’ai senti sous ma main et tout autour de moi,
j’ai plongé là où tu étais, au cœur d’un je ne sais quoi.

Un je ne sais pas, impensable,
qui a chassé toute épreuve et m’a ravi le cœur.
Comment expliquer l’inexplicable ?
Que de la vie, il n’y a pas d’erreurs.

J’ai laissé ce frémissement de l’âme
parcourir mon corps.
J’ai laissé ce « pourquoi pas » si fort
s’installer sans blâme,

se frayer un chemin dans mes vérités établies,
se déposer sans jugement et sans préavis.
Ce qui semblait au-dehors
pénétrait comme une vague d’or.

Emportant sur son passage
l’écume des histoires même les plus sages.
Ne restait que cela, au-delà des armes,
juste un frémissement de l’âme.

Un panel de directions
d’un même mouvement en action.
Un panel de potentiels
d’une même nature éternelle.

J’ai laissé le courant se déployer,
j’ai enfin pris la totalité.
J’ai laissé tout remonter,
même la vase cachée semblant impacter et troubler.

J’en ai vu chaque petit détail,
comme des merveilleuses petites failles,
scintiller en miroir,
et éclairer les mémoires.

Je les ai pris en compte avec foi
pour toi et pour moi,
comme des trésors cachés
nous rendant notre liberté.

J’ai su que nous étions
tous deux au diapason.
L’un et l’autre nous éclairant,
l’un dans l’autre nous guidant.

Tu étais en haut, j’étais en bas.
Dans ce rapprochement de l’âme,
le haut a pénétré le bas,
révélant l’éternelle flamme.