L’abandon en soi… s’autoriser à « faire de l’espace ».
Depuis quelques semaines, je vois beaucoup d’idées de fin du monde, d’extinction, de destruction planétaire. Et ce qui se révèle sous ces idées de fin du monde, c’est la peur de mourir, la peur de rendre.
Outre le fait que nous placions notre attention sur seulement ce qui disparaît et se meurt alors qu’il y a aussi ce qui apparaît, des espèces nouvelles, des changements sociaux et de l’honnêteté individuelle partout et de plus en plus…, il se révèle dessous la peur de mourir et le désir de maintien.
Pas une peur de mourir, dans le sens « explorer d’autres choses », il y a déjà un grand lâcher prise sur cet inconnu en soi, déjà une bonne dose de courage et d’oser vivre, de s’assumer.
Non, plutôt la peur de quitter cette vie que l’on s’est créé, quitter nos attachements, quitter nos conforts et nos privilèges.
Un peu comme si nous souhaitions explorer en gardant un pied dans l’ancien. Une forme de sécurité en sommes.
Et en cela c’est du maintien.
Nous ne pouvons pas recycler ce que nous conservons ! et ce, sur tous les plans (physique, émotionnel et mental) ; en chacun et collectivement.
Tant que nous n’abandonnons pas certains schémas, ils s’alimentent encore. Les 2 pieds doivent s’aligner dans le nouveau, aussi nu et déstabilisant soit-il.
Pourtant nous sommes nés sans personnalité et sans valeur, puisque nous les construisons… nous sommes nés sans nos créations sociales puisque nous les construisons…
Mais nous sommes attachés à nos créations physiques et psychiques.
Nous naissons juste avec des potentiels. Nus.
Si nus que tout est possible.
Donc plus tôt je prendrai de la hauteur, de la distance, plus je me comprendrai (qui suis-je bien avant toutes ces créations), plus cette nudité me sera alors de nouveau accessible (cette nudité, ce silence, cet espace qui recycle toute forme).
Si des formes et des schémas ne sont pas abandonnés en moi-même, comment peuvent-ils s’abandonner dans mon extérieur ? (Loi d’attraction)
Je ne fais que les créer à nouveau, les insuffler, leur donner vie… un peu comme si je m’essoufflais à souffler sur des braises, pensant pouvoir les éteindre. Un cercle vicieux…
Cet espace en soi, ce silence, cette nudité de l’âme, peut être accompagnée de ces créations, un peu comme un ciel avec des nuages. Ce ne sont pas les nuages le problème, mais l’espace que je leur accorde. Tout est question de perspective. Plus l’espace est vaste, plus le nuage semblera petit… si mon espace intérieur s’agrandit en reconnaissant « ce que je suis bien avant » alors ma paix ne sera plus à combattre mes nuages et mes zones d’ombre. Cet espace pourra accueillir tout cela et ainsi d’autres actions en découleront.
Ce changement de perspective nous permet une action juste et le pouvoir de goûter, savourer, être en gratitude, sans rien maintenir.
Dans ce non-maintien se révèle ce que je suis de tout temps et de toutes créations, ma vraie nature, libre de toute forme, au-delà de tous concepts. Bien avant le bien et le mal, le passé et le futur, bien avant le commencement et la fin, bien avant toute idée sur moi-même, je suis.
Déjà libre. Libre de tisser et détisser, libre de créer et de démolir. Libre d’accueillir et de rendre. Libre de recycler.
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