Texte – Désespérance

Désespérance
Toi qui t’allie à Souffrance
Pour me montrer que je peux aussi m’accabler
Toi qui me permet de m’auto-piéger
Désespérance
Il est grand temps de voir que je ne chute pas
Mais que je porte des poids

Je m’alourdis moi-même en un claquement d’oeil
Me retournant le piège incessant de trop d’orgueil
De trop de fierté, de l’autre d’espérer
De moi-même d’obtenir
Qu’un dû m’est destiné
Et l’attrait d’un vent de devenir

Grâce à ton lourd labeur
Je n’ai plus peur
Ni de Souffrance
Ni de Piège
Grâce à ton lourd labeur
C’est avec coeur
Que je m’octroie la liberté de ne plus espérer
Ne plus rien attendre
Juste être neutre et laisser être

Désespérance
Chère énergie de retour
C’était si intense
Au vu de l’attachement à Espoir
Ce même Espoir qui
Me laissait choir
Ce même Espoir
Qui donnait à l’autre le pouvoir

Tu m’as rendu l’autonomie
Non pas celle de faire ou de laisser faire
Mais celle d’être avec ce qui est
De ne plus bouger autant et surenchérir le labeur…
Tu es la plus dure des fleurs
Mais ton éclosion
Embrasse toutes les agitations

J’observe dorénavant ta danse et ton comportement
Tes arrêts sur image et ta respiration haletante
J’entre même dans tes pas de danse
Sans me laisser mener
Sans croire à tes apnées
Désespérance
Dorénavant tu es ma cavalière éphémère
Pour transformer des arrêts en aguets
Et une danse en évidence

Je comprends ton sens maintenant
J’entends tes pas lancinants
Sans les fuir en hurlant
J’apprends à danser à tes côtés
À accepter ces bruits si particuliers
À me laisser m’informer
Plutôt que diriger

Désolé de t’avoir jugé
Et de ne pas avoir vu ta beauté cachée
Merci pour le rendu
Merci pour ce lâcher de superflu
Cher compagnon de jeu
Comment ai-je pu douter de tes capacités
M’être autant immunisé de tes riches saletés

Mais c’était sans compter sur Honnêteté
Qui, dès son arrivée, a pointé
Les prémices d’un grand effritement
Qui, faut bien l’avouer, eut grand besoin de toi
Pour accéder à Clarté et à Foi
Et plonger intensément et passionnément
Dans mes entrailles
Grâce à mes failles

 

 

Texte – Il ne fallait pas grand chose pourtant 

Il ne fallait pas grand-chose
Juste un peu de vents
Pourtant….
Il m’en a fallu du temps
Du temps à me battre
À lutter à m’épuiser
À me débattre
Dans ce qui m’oppresse
Me presse
Et n’a de cesse
De se montrer
J’en ai mis du temps
Pour accueillir cela
Et voir pas à pas
La lumière
Là où je ne voyais que ténèbres
Du temps à chercher à me changer
À utiliser d’autres énergies
Qui n’ont fait qu’agrandir
Mes dérives
Qui jouent de hauteur
Rempli de labeurs
Jusqu’à chuter
Et me jouer à manquer
Que de de distorsions
De joyeuses illusions
Il m’en a fallu du temps
Pour braver les vents
Juste un peu d’immobilité
Dans l’éternité
Me laisser traverser
Ne plus bouger
Juste observer
Il ne fallait pas grand-chose
Pourtant
Juste un peu de vents

Texte – Entrer en complicité avec tout ce qui est 

J’ai cherché à donner plus
À calmer mes luttes
Avec des nouveautés
Plus de ceci, plus de cela
J’ai tenté de me calmer
Avec du surplus

Puis j’ai cherché des anesthésiants à mes excitants
Sans réaliser que je rajoutais des ingrédients
Toujours plus, toujours mieux
Toujours trouver
J’ai donné, j’ai tout donné
À l’autre, à moi-même, à tant d’idées

S’anesthésier avec plus de bruits
N’a jamais rien calmé
Au mieux, juste détourner
Un peu comme calmer la douleur en appuyant davantage ailleurs

J’ai si longtemps voulu tout fuir, détruire
M’exclure n’a jamais rien calmé
Au mieux juste repousser
Un peu comme fermer une porte divise davantage que réunit

Ne plus me diviser, me disperser
Réunir toutes mes parts
Me comprendre et m’aimer
Serait-ce alors si compliqué

Utiliser mes excès en moteur
Rire de mes erreurs
Vivre sans condamner
Et voir la beauté en tout chose

Juste entrer en complicité
Avec tout ce qui est

Texte – « recycl’âge »

Laisser remonter les liens de toutes années…
Et voir le merveilleux tissage sortir de l’obscurité
Invisible et pourtant si visible à la lumière de la conscience
Ces liens figés, assemblés
Ont crées des ébauches de rôles fragiles et intenses
Créant l’absence et le manque par ces sur-présences

Explorer ce détissage et remonter le fil des âges…
Et dans cette nage à contre-courant,
Où se joue le détachement du mirage
Autant que la noyade dans ce qui fait rage,
Se vit l’embrasement et la complétude du vivant
La clé brulante de l’avancement, et la libre présence

Observer l’inacceptable
Respirer dans l’irrespirable
Voir l’enchevêtrement et la composition de l’instant
Oser entrer dans une relation à soi équitable
Et les utiliser comme présents
Pour renaître à « avant »

Dans ce « recycl’âge », juste voir et laisser…
… la détente arriver
… le silence me consumer
… la lumière m’habiter
… la mise à l’épreuve opérer
… le vivant me traverser
… la joie de m’explorer
… et éclore éternellement à « d’avant’âge »

Texte – M’effeuiller, me cueillir et m’offrir

Que je m’engage dans une cause
Que je me dégage des blessures de cette cause
Dans un sens comme dans un autre
Ce qui me pousse est amour
Pure offrande
De l’ignorance à la transcendance
D’une direction à sa chute
De la lutte à l’accueil
Je me cueille

Je me vois être
Pousser repousser dépasser
Engager dégager m’engager
Me métamorphoser
Après chaque surdose
Qui embrase mes visages
Pour en révéler d’autres rivages

Révèle alors une nouvelle pousse
Qui pousse l’ancienne
Si différente
Si cohérente
Anéantissant la première
Comme une chimère
Ne reste rien
Qu’un tout petit rien
Une naissance, une renaissance, une impuissance si puissante

Une éternelle naissance
Qui donne toujours plus
Plus que son ensemble
Un davantage encore
Davantage qu’apprendre
Davantage que comprendre
Un embrasement
Davantage que croire
Davantage que voir
Un embrassement

Juste créer de là, juste créer de ça
M’effeuiller, me cueillir et m’offrir
Rien de plus que ce qui a toujours été là
Naît de lui-même
Se rend à lui-même
Se joue de lui-même

Texte – Dénouer et renouer

Mon ami mon enfant
Quand viendra le temps des tourbillons
Quand tu seras dans les sillons
De toutes ces histoires
Et qu’enfin tu chercheras à en sortir
Sois doux envers toi-même…
Ne t’accable pas de peines
Car il sera temps pour toi
De sortir des lois
Du mental conditionné
Des dictées et des moralités…
Il sera temps d’éclore et d’embrasser
Tout ce que tu y retrouveras
De renouer avec toi

Attends mon ami mon enfant
Prends ce temps pour toi
Profite de la culpabilité
Du désamour à ton sujet
Pour ne plus écouter
Les pansements dorés…
Continue de progresser
Descends dans tes entrailles…
Dans ces retrouvailles
Grâce à ces folles histoires à ton sujet
Tu pourras sortir du sujet…
Tu y verras la vastitude
Et surtout la comédie
Des rôles

Ne doute pas
Essaie et vois
Détends de l’intérieur
Fais de l’espace en ton coeur…
Ne laisse pas les premiers jets de la pensée
Démarrer toute la machinerie
Dépose et vois ce qui se passe
Quand tu ne prends pas pour vraie l’histoire qui démarre
Quand tu restes encore un peu
Enveloppé dans la présence
Dans ce qui ne fait pas de bruit ou si peu…
Dans ce chaleureux repos où tout ne fait qu’un en essence

Ne cherche pas mon ami mon enfant
Ce non-état
Ne le cherche surtout pas quand il n’est pas là
Plonge dans le voile
Vois ce qui voile
Ne cherche pas à contourner
Un petit état qui prendrait des proportions…
Entre en relation
Avec tout ce qui se présente sans jugement
Autorise-toi à accueillir
À laisser cet état passer
T’offrir ce qu’il a à t’offrir
T’enseigner ce qu’il a à t’enseigner
Naturellement… dénouer et renouer

Texte – Frères d’âme

Lève toi
Frères d’âme
Élève toi
Au-dessus des cimes
Élève nous
Par-delà les abîmes

Ancre toi
Frère d’âme
Plonge là
Au cœur de tes racines
Fais le pour nous
Par-delà ce qui nous abime

Élève toi
Frère d’âmes
Ne nous enferme pas
Dans un catalogue d’idées tristes
Regarde nous
Sans critiques

Sens le vent en toi
Sécher les larmes
Aérer les espaces
Déplacer les limites
Fais-le pour nous
Par-delà ce qui nous divise

Sens la pluie en toi
Arroser les graines de ton cœur
Fait pousser d’autres lois
Et brise ce qui nous abrite
Fais-le pour nous
Pour la magie qui nous habite

Sens le soleil en toi
Réchauffer tes pas
Sens ta joie
Te pousser à grandir
Fais-le pour nous
D’aventures et non de mérites

Lève toi
Frères d’âme
Soulève moi
De ton plus beau sourire
Me sentir fou
D’aimer la vie

Sens l’orage en toi
Comme un signal de l’âme
Excédée d’émois
Se déposer en rires
Fais-le pour nous
Libère l’excès de nos vies

Pose toi
Frère d’âme
Et dans le renoncement de tes pas
Sens le renouveau et vibre
Fais-le pour nous
Arrête le mécanisme

Dépose toi
Frère d’âme
Ne regarde pas derrière toi
Sens l’enseignement et la vie
À l’intérieur de toi
Fais-le pour nous fais-le pour toi

Libère le grand regard
Fortifie cela
Viens ici nous rencontrer
Tout cela jouer de sa grande beauté
Viens ici dansons
Tout cela finir en célébration

Texte – Tristes tests

Chère tristesse

Chère énergie de mon coeur déchu
Descendu de tant d’étages

Les câbles ont lâché
La chute fut rude

J’étais monté si haut dans les nuages
J’étais monté si haut à travers les âges

Perdu dans les mirages
D’un personnage

Chère amie
Tu m’as rendu libre

Tu m’as rendu l’immortalité
Tu m’as lavé de tant d’histoires et de fatalités

J’ai fait peau neuve grâce à toi
Tu as même su guider mes pas

Je t’ai souvent dénigré
Et pourtant à la fois recherché

Sur chaque écran de mon cinéma intérieur
Dans tous les drames de ma vie de labeur

De la victime au bourreau
Emprisonné empoisonné

M’enfermant dans une idée
Me donnant raison de ne pas m’aimer

Chaque idée de toi
M’aide à me détacher de ces « moi »

Chaque triste test
Me permet de m’expérimenter et de me rendre

De n’attacher aucune action
Aucune création

Récolter l’énergie de vie
Ce qui porte toujours des fruits

Qui utilise chaque déchet
Comme carburant

Texte – Se laisser prendre c’est aussi la liberté

Courir pour toujours s’en sortir
Ne pas entrer dans les mailles du filet
C’est une quête de liberté certes
Mais duel encore
La liberté c’est de pouvoir tout être
Libre et enfermé
Pouvoir tout vivre
Le haut le bas
Pouvoir tout entendre
Sans vaciller
Voir plus loin que cela qui apparaît
Entendre ce qu’il y a dessous
Voir les liens et les faire siens
Sentir la globalité de son être
Être à la fois le filet et à la fois cela qui s’y dépose
Se laisser prendre
Se déposer dans la préhension même
Se déposer dans la manifestation quelle qu’elle soit
Plonger au cœur de tout
Et en voir l’illusion
Revenir à la genèse
À cela qui accueille tout
Qui ne peut rien prendre ni rendre
Puisqu’il est cela aussi
Se déposer ou voir ce qui ne se dépose pas
C’est la liberté m’aime

Texte – De l’amour sans compter

Comment faire avec tant d’émois ?
Résister à l’expire
Qui va tout balayer
Je le sais, je le sens venir…
Ce goût de rien
Ou ce dégoût de trop

Peut-être étais-je dans le déni ?
Ou juste une propagande intérieure ?
M’indiquant qu’aucune erreur
Dans ma logique de vie
Que tout résisterait
De ce qui était construit

C’était sans compter sur l’amour
Sur cela qui balaie tout
Qui fait de la chute une aventure
Et du vide, chaque petite chose merveilleuse

J’ai pourtant crié et hurlé
Je n’ai pas lâché
Et juste exprimer mes dernières réserves
Pour tenter de calmer mes peines

C’était sans compter sur l’amour
Sur cela qui balaie tout
Qui fait de la chute une aventure
Qui trouve de la complicité dans la plus petite banalité

Les douleurs ont persisté
Elles ont même gagné en intensité
Là encore je n’ai pas lâché
Tout peut résister
La construction est solide

C’était sans compter sur l’amour
Qui voit tout
Sur cela qui balaie tout
Qui te prend en charge
Si toi-même tu rends les armes

Pourtant le plus grand combat allait commencer
Celui de laisser aller
Sans pour autant m’abandonner
Celui de mourir à sa vie d’avant
De ne plus l’envisager
De ne plus la dévisager
Juste s’engager dans le néant
De renaître
Trouver une petite lumière

C’était sans compter sur l’amour
Qui habite tout
D’ensemencer même un terrain brisé
D’utiliser chaque faille
Comme une trouvaille
Chaque champ de bataille

Comment lâcher ma création
Même si plus rien ne m’y rattache
Quand le désir côtoie le dégoût
Quand tout cela se joue au grand jour
Éclairant le metteur en scène et l’acteur
L’histoire et le drame
Éclairant le doux leurre

C’était sans compter sur l’amour
Sur cela qui anime tout
Qui fait de l’aventure
Une Ouverture