J’ai longtemps cherché
À me faire comprendre
J’ai longtemps usé
Des silences gênants
Mais rien n’y faisait
Laid, je me vivais
Puis un jour fatigué
Rien ne s’est arrêté
Au plus bas, j’ai senti
Les rails de ma vie
J’ai goûté à la terre
Aux tremblements de l’éther
Du pouilleux au merveilleux
Sans chercher le plus heureux
Je suis resté là avec le paradoxe
À vivre une sacrée détox
J’ai senti tout trembler
Et pourtant je me suis aimé
Enfin, je vibrais
Enfin je vivais
Enfin j’étais né
Et me voilà plongé
Dans les méandres de la vie
À me frayer un espace hors de la survie
Voilà, Vie, je voudrais m’excuser
D’avoir condamné, douté
De m’être servi de moi
Pour m’arranger de toi
Pour ne pas m’être amusé
De ce fleuve compliqué
Je n’ai jamais osé
Ou supposé
Être capable de décomplexer
Dépouiller, détailler
Et utiliser tout ce granité
Pour enfin créer, oui, enfin créer
J’ai longtemps cherché
Et finalement ce que j’ai trouvé
C’est matière à recycler
À upcycler
Et la beauté s’est montrée
Pourtant, elle n’est toujours pas née
J’ai obtenu davantage
Au point de prendre un tout autre virage
Celui qui transcende les rivages
Pour m’emmener loin des mirages
Aucune obtention de ce monde
Peut égaler la beauté qui abonde
Elle est de ce monde
Sans être de ce monde
Depuis je n’attends plus de l’extérieur
Qu’on vienne avec le cœur
Révéler la beauté
Dans mon panier percé
De l’intérieur, je cultive cette fleur non née
Comme une effluve adorée
Que je laisse éclore
Au rythme du corps
J’ose alors
Dévoiler tout ce décor
Belles métaphores…