Petites questions : Est-ce la liberté que d’être guéri d’une maladie mais avoir peur de la récidive ? Continuer à avoir une épée de Damoclès sur la tête ou peur de ce qui peut encore arriver par la suite ? Est-ce ainsi que l’on peut vivre « pleinement » ou est-ce seulement de la survie ?
La liberté n’est-elle pas davantage de ne plus avoir peur de la maladie, de la souffrance, de la perte ? De pouvoir l’accueillir, la laisser apparaître et disparaître en soi ?
Quand j’ai connu l’angoisse, jusqu’à son paroxysme, je voulais tout sauf VOIR. Il me semblait que plonger au cœur de cela le renforcerait et j’étais déjà tellement vulnérable. Je survivais. Beaucoup de choses me faisaient peur et j’avais du mal avec toute la souffrance du monde. J’en arrivais à me culpabiliser d’avancer, de marcher, de manger, de vivre tout simplement. En sommes j’avais peur de moi-même. Ni plus ni moins. La valeur de « l’aide », de « la délicatesse » était en excès et m’empêchait de m’aimer dans « le laisser être » et « l’indélicatesse ». J’étais enfermée dans mes propres conditionnements en lien avec l’image de soi. Aucune liberté d’être !
Vivre cela si intensément fut la libération de ces schémas. Une clé brûlante que je ne voulais pas toucher au départ mais dans une fatigue extrême, j’ai rendu les armes et j’ai plié… car oui j’avais beaucoup de force pour résister à cela, beaucoup de force pour tous ces excès. Et beaucoup de force pour résister à cette clé brûlante, jugée, dénigrée ; résister à ce qui me faisait peur. La seule souffrance était ici car il n’y a aucune peur dans l’instant présent. Et cela a été une grande découverte. La souffrance est dans la résistance à ce qui est.
Sur un certain plan, cette force était nécessaire de se vivre pour aller davantage dans l’introspection du « je » qui m’animait depuis toujours. Tout est juste et parfait.
Nous sommes plongés au cœur de nos peurs les plus profondes et existentielles en ce moment.
Ne pas détourner le regard et plonger au cœur de nos peurs est une clé puissante, certes brûlante… mais puissante.
Ne condamnons pas ces flammes mais permettons leur de nous montrer nos failles et nos peurs.
Cela nous montre quelque chose si nous regardons avec honnêteté en nous-même.
Cela nous montre nos excès, nos conditionnements, nos enfermements.
Nous percevons ces flammes encore comme des « virus » et des attaques, quelque chose qui ne devrait pas être. On lutte encore contre l’instant présent, contre nous-même en réalité !
Ne plus avoir à se confronter à certaines choses sur cette terre, c’est entretenir nos dépendances et nos peurs. Réaliser que je ne suis séparé de rien et que tout m’instruit sur moi-même à chaque instant permet une évolution honnête (et non une évolution du conditionnement lui-même !!)
Nos flammes actuelles, quelles qu’elles soient et où qu’elles soient nous montrent nos peurs existentielles. Les voir et les comprendre est la clé brûlante pour notre liberté. C’est un réel sacrifice de l’âme pour retrouver liberté et joie d’être. Ce mot « sacrifice » est galvaudé, le mot « offrande » l’est tout autant. Et pourtant nous ne pouvons accueillir sans rendre ; c’est comme une bouteille que l’on souhaiterait remplir et qui est déjà pleine !… Savoir se vider, s’abandonner, rendre (perdre même !), et tout cela sans jugement, est liberté.
Réaliser ce vide si plein est liberté.
Nous sommes ce vide, le reste n’est qu’impermanence, fluctuation de l’éternel accomplissement de ce vide (si plein…). Il est temps de se réveiller !
L’ancien se rend pour laisser place au nouveau, au renouveau. Peu importe la forme que cela prend, il n’est pas étranger à ce qui profondément se passe en soi. Ne détournons pas le regard et laissons-nous être « ensaignés ». Car oui on saigne en ce moment, je ne mets pas à distance la souffrance vécue, même si c’est à l’autre bout de la terre, elle se vit juste ici. Donc… juste ici vous pouvez vous laisser enseigner pour le bien de tous les êtres.
🙏😘