« Entendre au-delà », « voir à travers », sont des symboliques de transcendance de la séparation, autrement dit une reliance. C’est un processus inhérent à la conscience de soi. Ce processus intérieur est distinct de la volonté personnelle, ça ne se situe pas là. Aucun vouloir, aucun devoir ne sont nécessaires, aucun mérite et aucun diplôme… juste une boucle qui se ferme, un retour à la maison, un cri de l’âme ressenti profondément. Simplement parce que c’est là, parfois accompagné d’incohérence sur le plan physique et de questions existentielles sur le plan mental.
Lorsque ces 2 plans s’alignent pour s’éclairer mutuellement et se mettre au service l’un de l’autre, alors des « prises de conscience » affluent. Elles sont indépendantes de toute obtention physique, sociale, matérielle etc. Rien à conserver. La reconnaissance à elle seule suffit alors, comme une évidence, et tout peut se rendre.
Une force soutenante à tout cela permet d’incarner ce processus d’alignement qui transcende l’ego en le mettant en lumière. Elle anime de l’intérieur.
Elle est à la fois intérieur et extérieur, prenant multiples formes.
Dès lors qu’elle est reconnue, les synchronicités se vivent au quotidien et tout l’espace semble être au diapason de ce qui « pousse » intérieurement. Un autre plan s’ouvre. Le regard s’élargit. Il y a comme un décollement au sens propre du terme. S’ensuivent des désidentifications, dissolutions, une forme de nettoyage du cœur comme une purification, une fluidité sur le plan physique et une clarté sur le plan mental, une « sortie » de l’histoire, une reconnaissance du « personnage moi »…
Le personnage de l’histoire est vu pour ce qu’il est, pure pensée et plus rien ne tient, tout s’écroule.
« Ce qui est vu » est perçu immédiatement comme impermanence, fluctuation d’une même essence. C’est très concret.
Reste ce qui ne « bouge » pas, d’où tout cela apparaît et disparaît, libre de toute apparition et de toute disparition.
Entendre au-delà, c’est reconnaître le silence même lorsque le bruit est là.
Lire, voir à travers, c’est reconnaître le ciel même lorsque les nuages sont là.
Ça ne change rien.
Peut-être qu’au début de ce processus énergétique, il semble judicieux que le flot incessant sonore et visuel s’estompe et se détende. C’est d’autant plus concret.
Cependant le calme intérieur n’est pas l’absence de bruit, la clarté n’est pas l’absence d’informations, tout comme la paix n’est pas l’absence d’expériences.
Le processus englobe petit à petit tous les mouvements pour les reconnaître comme Un. Une aspiration qui a le goût d’une éclosion.
La cohérence n’est plus dans l’histoire d’un mot, d’une technique, d’un produit… la cohérence est résonance, transcendant le paradoxe.
Une forme de droiture (de stabilité, de paix à toute épreuve) se hisse magistralement, en évaporant simultanément l’auteur. Ainsi même l’instabilité si elle surgit, est complètement accueillie. Et si ce n’est pas encore le cas, elle vient renforcer le processus de reconnaissance de l’être.
Toute expérience devient « co-naissance », sans aucune séparation.
La lumière continue de s’incarner. Et inversement, l’incarnation continue de s’éclairer, du même espace sans nom et libre de tous noms.