Encore un assaut dans le dos, un passage
Je mets du temps à réaliser
Que ça veut communiquer
Que ce n’est pas juste un sale moment à passer
J’ai pourtant essayé de faire comme si de rien n’était
Mais ça bloque tout sur son passage
Je tente en vain de continuer ce que je fais
Sur mon bureau je cherche ce qui disparaît
Ce froid qui m’envahit
Me glace la colonne
De partout je frissonne
J’ai juste envie de me réchauffer
Me blottir, me draper
Quelques minutes de répit
Puis de chaud je suffoque
Impossible de régler ce radiateur interne
Va falloir que je m’abandonne à cette horloge infidèle
Je le sais pourtant
Ça fait déjà si longtemps
Je le sais pourtant
Mais aujourd’hui je n’avais pas le temps
Pas l’envie ou pas la force
Ou peut-être juste trop à force
La pleine lune me regarde
Je me dis qu’il n’y a pas de hasard
Que remonte la marée
Même si ça ne me fait pas marrer
Ça me rappelle enfant
Ces moments où je voulais juste mourir
Quand on ressent autant
J’avais juste envie de vivre
Tranquillement
J’envisageais la vie des autres
Jusqu’à ce jour pas comme les autres
Où tout bascula
Le sol s’ouvrît sous mes pas
La vie m’offrit la clarté que toute idée pouvait potentiellement être erronée
Et l’évidence de prendre la responsabilité de ce qui m’habitait, juste là
C’était la liberté et la chute à la fois
La vie rêvée
Se consumait peu à peu
Mon île paradisiaque prenait feu
À vrai dire elle n’était plus déjà aussi belle
« Moi-même » n’était déjà plus la quête
Ce feu était le bienvenue, quoi qu’il en soit
Je tentais en vain de garder
Quelques respirations merveilleuses
Comme sauver quelques cassettes
D’un appartement en feu
Je retenais je-ne-sais-quoi
Qu’y avait-il dans cette vie rêvée ?
Être… et par là même, la peur de ne plus être !
La peur du néant
M’amenait à ressentir tout ce géant
Là je suis gâtée
Aucun moment de répit
C’est plein à craquer
La tête grésille
Le corps surchauffe
Je suis en surdose
Ça me rappelle enfant
Ces perspectives qui se multipliaient ou se divisaient
Ces sons qui m’envahissaient
Ces ressentis qui insistaient
Jusqu’à ce que je joue avec…
Jouer avec amour évidemment
Tant que je condamnais cela je n’y avais pas accès
J’ai ri le jour où j’ai vu que la sensation désagréable était logée au même endroit que la sensation agréable
Ce que je souhaitais faire partir était également la clé de l’exploration
Encore un assaut dans le dos
Ou peut-être juste une petite tape dans le dos
Avance maintenant
Fais ta popote avec les ingrédients qui sont là
Et même si parfois ça te dépasse
Tu as tout en toi pour que tu te surpasses
Avance maintenant
Ne résiste pas à l’élan de vie
Même si celui-ci se joue avec d’autres fréquences
À toi de relier et canaliser les données
Vas-y, lance-toi, fais un pas, avance
Si cela est supporté
À un moment donné ça va passer
Si cela t’est donné
C’est que tu peux y arriver
Si cela n’est pas freiné
Tu peux en éclairer
Chaque rive
Chaque dérive
Faire
Ou défaire
À ta guise jouer
A te diviser
Puis tout réunir au coin du feu sacré
Le laisser crépiter de joie
Et le laisser brûler tout ça
Rajouter quelques buches si nécessaire
Même si cela par moments te déplaît
Brûler l’illusion de la séparation
Dans son éclat ou dans sa combustion
La montrer ou la consumer
C’est pareil
La vivre ou la mourir
C’est pareil
Encore un assaut dans le dos
De vie un petit morceau
Un puzzle à reconstruire
De « moi-même » à « Soi », et en rire
Chaque passage, sur tous les plans de l’Être, est une occasion de se reconn’Être…, que vous passiez des douleurs, des deuils, des caps, des entités…
Quel chantier ( champ-entier, chant-entier…😉)… autant de données et de potentiel !
Le premier pas sage est déjà d’aimer la vie en chantier que vous avez, et de co-construire avec ces données.
Tout nous est donné, à nous de tisser ou détisser en fonction du vivant.
Naître (attachement/apparition…) et mourir (détachement/disparition…) est un processus de métamorphose de Vie.
La Vie Est
Inlassablement complète
🙏