J’ai longtemps voyagé,
D’aussi loin que je m’en souvienne, partir et découvrir le monde c’était passionnant.
D’aussi loin que je m’en souvienne, une part de moi-même était subjuguée et effrayée de cette grandeur.
J’ai longtemps voyagé,
Je me suis forgé dans ce voyage
Des habits aux couleurs de ce monde,
Des « moi » explorateurs du monde.
Les garder en souvenir était plaisant et réconfortant.
J’ai longtemps voyagé,
Et mon chemin s’arrête là dorénavant.
Déposer mes valises,
Et me dévêtir de mes souvenirs,
Ainsi que de mes habits aux couleurs de ce monde.
Quand cette route s’est arrêtée,
Une autre est née.
Plus près de moi-même,
Face à moi-même.
Une aventure intérieure,
Me rencontrer dans mon intime,
Me rencontrer dans ma vulnérabilité.
Un explorateur de mes habits,
Un explorateur auto-destructeur,
Goûtant l’étrangeté et le délice d’abandonner.
S’abandonner à la chaude lumière,
Comme un insecte allant se brûler les ailes ;
Pour découvrir qu’il n’est ni l’histoire de cet insecte, ni le contour, encore moins les sens et l’expérience.
Et à la fois sans les rejeter ; être cela dans son impermanence.
Retrouver la liberté, par cette brûlure, est si doux,
En comparaison avec la lutte pour éviter la brûlure.
Se laisser attirer par cela et garder les yeux pleinement ouverts.
Déshabiller mes « je » costumés et ses croyances associées sur ce monde.
Me mettre à nu face à moi-même,
Être tout simplement.