Texte – La porosité consciente

Mon ami, mon enfant,
Ton cœur danse comme un fruit au soleil,
Tour à tour tendre et résistant,
Baigné dans la lumière et chahuté par les intempéries.

Tu avances dans ce cycle
Avec la conviction et la droiture d’un arbre,
Tes feuilles s’ouvrant et se fermant.

Ton tronc reste pourtant vivant et flexible,
Prêt à accueillir la pluie,
le soleil,
le vent,
Risquant à tout moment de perdre sa tendresse intérieure.

Tu commences à adoucir,
C’est le temps où la vie t’invite
À relâcher les tensions,
À laisser fondre les résistances,
À redevenir fluide comme l’eau.
Adoucir, c’est se permettre d’être touché,
C’est retrouver la caresse du monde
A travers la peau du cœur,
C’est ramollir le trop de labeur et de douleur.
Puis vient le temps de l’endurcissement,
Non pas comme une faute,
Mais comme un réflexe de survie.
Quand le vent souffle trop fort,
Le fruit épaissit sa peau.
Quand les blessures s’accumulent,
L’être se couvre d’une fine armure,
Croyant se préserver et s’imposer.

Tu oscilles dans cette danse.
Parfois tu lâches,
Tu pleures,
Tu transpires.
Parfois tu coupes,
Tu résistes,
Tu existes.

Ne doute pas de toi,
Tu affines déjà ton nouveau cycle
Celui de la porosité consciente.

Tu as déjà un allié autour de toi,
Il se fait lumière et chaleur,
Il embaume ton cœur.

Sa chaleur perce les peaux épaisses,
Et dissout doucement l’endurcissement.
Comme le fruit mûr sous la lumière,
L’armure se ramollit,
Les rigidités se fondent,
Et ce qui semblait fermé retrouve le flux.

Alors commence le nouveau cycle
De la porosité consciente.
La peau devient membrane sage,
Capable de recevoir sans se laisser envahir,
Capable de laisser passer
Sans se noyer ni s’éteindre.

C’est le tri subtil du cœur.
Ce qui nourrit, elle le garde,
Ce qui blesse, elle le laisse glisser,
Ce qui traverse, elle le bénit dans son passage.

C’est le temps de la maturité du tendre,
Celui où l’on n’a plus besoin
Ni de se ramollir,
Ni de se durcir.
Juste d’être,
Ni fermé,
Ni envahi,
Mais traversé consciemment,
Pleinement vivant.

Texte inspiré par les énergies de la Nouvelle Lune d’octobre.
Un passage entre feu et eau, entre le besoin de se protéger consciemment et l’élan de s’ouvrir.
Une invitation à laisser la chaleur dissoudre les armures et à redevenir poreux au vivant.

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